Bien sûr que le Zoo a moins de visiteurs lorsque le Winterfest au Centre-ville est tellement populaire que ses animateurs sont capables de créer leur propre biome autour. Après la tempête de neige du 29 janvier [Le Vent du Nord et la Reine des Glaces s'étaient disputés publiquement sur la scène], tout le monde accueillait cette clémence météorologique avec soulagement. Il faisait tellement doux qu'on se croyait au printemps - et on pouvait même voir la lune pleine, briller en ce tout premier février.

Alors pourquoi cette nuit que c'est à LUI que revient le travail de balayer les allées du zoo? D'accord, bien sûr, il avait un peu manqué à l'éthique en échangeant d'horaire d'entretien ménager avec un collègue, mais c'était en 2025! C'était il y a un an*!

^{* Seulement deux mois, en fait.}

Et d'accord, il voulait bien admettre avoir manqué à l'éthique en trafiquant des morceaux de poulet bien juteux à un détenu en prison - mais sous la prémisse qu'il s'agissait de son repas et rien d'autre ! Il ne lui avait pas refilé une lime ou une bombe ou les blueprints de la prison - seulement un dessin fait par sa petite sœur, qui lui manquait, et deux trois quatre morceaux de viande !

Kaos poussa un soupir. Ce genre de soupir d'exaspération qui fait trembler la voix à la fin du souffle. Ce genre qui fait lever une tête lourde par des cheveux épais trop longs et rabaisser les épaules. Ce genre que personne ne peut entendre si ce n'est des animaux magiques respectivement installés dans leur enclos.

Balais en main, il termina de sweep les coins du sentier de ses plumes de phénix, puis se laissa à errer un peu sur le chemin, les enclos en contre-bas, fermés par des barrières en plexiglas, bordant ses pas de créatures magiques endormies dans leurs abris respectifs.

Balais en gueule, il ne se rendit même pas compte qu'il avait cligné, trottinant sur quatre pattes en brinquebalant la queue derrière, pour faire une dernière ronde, et s'assurer qu'il n'avait rien oublié. Son collier de métal où était gravé les lettres de Bad Stories cliquetait à chacun de ses mouvements, en rythme avec ses griffes lorsqu'ils effleuraient un caillou.

Y a pas à dire - les moments sans Arkimèdes étaient les pires. Kaos était tellement habitué à avoir ce Jiminy Cricket dans l'oreille, capable de contrôler son anxiété pendant ses crises, que de devoir faire face à soi-même (et au silence de surcroît) lui était complètement insupportable, désormais. Vivement le retour chez lui, un peu de télé et au lit, il songea en raffermissant la prise de ses mâchoires sur le manche du balais.

• Cet endroit était bien calme dernièrement, tout le monde était à cette réunion stupide pour fêter la saison. Cette mentalité et tout ce monde ne l'attirait mais alors pas du tout, qu'ils restent donc où ils sont avec leurs reines des neiges, leurs Jack Frosts et autres bonhomme de poudreuse. Oui Kassandre n'aimait pas l'hiver, oui Kassandre n'aimait pas les fêtes. De plus elle ne pouvais même plus continuer à sélectionner ses proies au milieu de la ville. Non, c'était bien trop animé et donc toute manœuvre discrète qu'elle aurait voulu accomplir était à proscrire.

• Pour le coup ce moment de l'année l'agaçait déjà au plus haut point, ce fut donc avec les poings serrés qu'elle errait. Cherchant à s'isoler dans le premier endroit qu'elle trouverais. Elle marcha donc entre les cages des différentes créatures du zoo, sans réellement accorder un regard. C'est à ce moment qu'elle ressentit quelque chose glisser entre ses doigts. Un sorte de fluide, un liquide qui s'écoulait goutte à goutte pour tomber au sol -Plock-. -Plock-.

• Elle leva alors lentement les mains et les ouvrit à moitié, paumes face au regard. Elle ne sut pas réellement ce qu'elle remarqua en premier mais.. Ses ongles avaient commencés à s'allonger un peu, prenant plus une forme de griffes. Ces griffes étaient entachées et ses paumes abîmés par de légères blessures dont perlaient quelques gouttes de sang. La jeune femme surprise dut faire preuve de concentration et d'effort sur soi pour contrôler cette frustration. Si agacée par les derniers événements qu'elle n'avait pas contrôlée ses pouvoirs cela n'était pas arrivé depuis longtemps.. Mais ce n'était pas ce qui la gênait le plus, non ce qui l'était est qu'elle n'avait rien senti. Perdu dans ses pensées elle ne s'était pas sentie se blesser elle même. Toujours surprise par ce fait elle réussit tout de même à atteindre la volonté nécessaire pour faire disparaître ses débuts de griffes aux profits d'ongles.

• Continuant alors à avancer elle passa ses mains dans la première fontaine venu, se frottant les mains pour laver ses plaie et éviter l'écoulement de sang. L'eau de la fontaine fini par arrêter de s'éjecter vers le ciel pour libérer le champ de vision de la jeune femme sur ce qu'il se passait devant elle. Cette dernière eu alors un rapide pas en arrière..

• Une.. une fourrure blanche, quatre pattes.. un balais entre les crocs et deux grands yeux jaunes.. Un loup.. Un échappé du zoo ? Surement. Mais.. pourquoi avait-il un balai entre les crocs ? Avait-il attaqué le concierge des lieux ? Dans tout les cas elle avait le souffle rapide.
Bien sur ce loup était un loup standard d'environs 2.5 pieds au garrot. Elle pourrait se transformer et elle aurait l'avantage mais.. elle ne voulait pas réellement se battre et surtout pas attirer l'attention. Si elle apparaissait transformée en publique ce serait une catastrophe.

• Elle fit alors quelques pas de coté pour s'écarté de la fontaine et que la créature ait une vue dégagée sur elle. Kassandre bougeait lentement tout en montrant bien ses mains, paumes ouvertes au loup. Elle lui faisait face pour lui faire comprendre qu'elle n'était en aucun cas une proie mais elle voulait aussi éviter de l'effrayer. Elle pris une grande inspiration en fermant les yeux puis les rouvrit, plongeant son regard dans celui de l'animal.

(she speaks english, j'suis juste lazy de chercher comment on formule certaines expressions en anglais!)

"Wow.. Ok.. Tout doux.. Tout doux."

• Elle serra alors les dents et son vissage pris une émotion plus ferme et elle repris d'une voix plus forte. Ses yeux prenant une teinte de bleu, luisant légèrement à la lumière de la lune.

"Where did you came from ?"

• Elle avait connaissance que certains Amaroks développaient une sorte d'influence sur ce genre de créatures mais.. elle n'avais encore jamais essayée elle même et dans ses mots pouvaient surement être décelées des traces d'hésitation et de stress.

Un peu de télé et au lit, un peu de télé et au lit. Peut-être qu'il y aurait une rediffusion de son dessin-animé en rentrant ? Peut-être qu'ils adresseraient enfin le plus gros mystère de l'histoire dans cet épisode, à savoir l'Oncle des Jumeaux qui ne disait pas tout à fait toute la vérité à son sujet. Il avait hâte ! Voulait bien que ce dessin animé soit vieux d'une dizaine d'années, mais il y a une dizaine d'années, il n'habitait pas le luxe du confort capitaliste et matérialiste dans lequel s'installait l'Américain moyen. Il lui en restait beaucoup à rattraper.

Ses deux oreilles se pointèrent, et il renifla l'air un peu bruyamment lorsqu'il capta l'odeur d'une autre personne. Mais il ne devait pas y avoir l'odeur d'une autre personne puisque le zoo était fermé. Et cette autre personne ne sentait pas l'ammoniaque d'un collègue d'entretien ménager...

Aussitôt il s'arrêta de marcher, une patte en l'air, la repliant lentement vers lui pour se reculer d'un pas tout en abaissant le dos, sa queue se levant du sol en manifestant son ambivalence. L'intruse sortit de sa cachette : volontaire, elle se décala de derrière la fontaine bordant le chemin pour se poster au milieu et dans une vue dégagée. Kaos leva la tête, la dodelina, voulut tirer sa membrane muqueuse sur un sourire de soumission avant de se rappeler du balais qu'il tenait en gueule. Il fit mine de piler sur-place, nerveux.

L'intruse lui montra ses paumes - dégoulinantes d'eau et de sang, et aussitôt le loup barra son dos et se redressa, une patte devant, une patte derrière, la queue raide et le blanc des yeux visibles.

« Wow... ok... easy ... »

Les tons de douceur dans sa voix ne suffirent pas à empêcher à ses oreilles de se plaquer sur son crâne, reculant la tête et les pattes en fermant sa position , le flanc près de la tête, le dos en courbe lui permettant de protéger son angle-mort.

« . . . »

Pas d'Arkimèdes pour lui dire de qui il s'agissait.

Et à la lueur de son visage qui s’intensifia sous la lune, d'un bleu translucide, et au ton qui s'aggrava dans sa gorge, Kaos sentit sa volonté dans sa prise à la bouche s'affaiblir.

« Where did you came from ? »
« ...-- »

Le balais retomba au sol d'un claquement et ses griffes claquèrent au sol en détalant, gueule ouverte sur une langue pantelante, plaquant sa queue entre ses cuisses. Sans destination précise, il fusa en ligne droite - et arrivé à la fourchette dans le chemin, changea d'antérieur pour bifurquer brusquement et se jeter derrière une sculpture paysagiste en forme de loup géant, le dos courbe, le nez à terre et déjà essoufflé- plus par sa peur que par épuisement.

• La jeune femme avait essayé de prendre une voix forte mais tout de même neutre, ne voulant ni trop rassuré le loup et passer pour une proie accessible. Ni l'effrayer plus que nécessaire et qu'il se sente agressé au point de l'attaquer. Cependant elle remarqua rapidement que celui ci avait rapporter ses oreilles à l'arrière de son crâne. Ses yeux reprirent alors leur teinte et lueur normale alors qu'elle recula d'un pas et que sa respiration se faisait plus saccadée. Devrait-elle en arri... Le balais s'écrasa au sol dans un léger bruit et son porteur détala tout à coup sans demander de reste.

• Kassandre se décrispa et laissa ses épaules et bras se détendre de son précédent stress. Une expression de surprise sur son visage marqué par des grands yeux et une bouche légèrement entrouverte. Q.. Quoi ?..
Elle secoua sa tête, ce loup était en liberté et il ne devait pas arriver en ville. Elle pourrait?.. Non, elle n'en viendrais pas à ce genre de raccourci. Elle pris une grande respiration pour soupirer une partie de sa frustration et de son stress puis elle ferma les yeux.

• Elle se mis à marcher, suivant l'odeur du loup qu'elle venait de voir courir pour sa vie. Il y avais réellement de bon coté à être un Amarok et l'odorat en faisait parti! Enfin.. elle s'en serait passé à certain moment mais ce soir ça lui était utile! Se séparant de la vue elle put grandement se concentrer sur la tâche de suivre le prédateur. Elle s'arrêta à au moins une dizaine de mètres toute fois. Rouvrant les yeux pour voir devant elle une grande statue à l'effigie d'un loup.. "Coïncidence de merde" aurait-elle penser en temps normal mais là elle avait autre chose à faire. Elle était encore un peu hésitante mais bien moins qu'auparavant. Elle semblait avoir un peu gagné en assurance et ayant vu que ses pouvoirs n'avait rien donner de positif elle décida de plutôt laisser sa propre personne s'exprimer cette fois.

• Ayant tout de même gardé sa distance d'environs dix mètres de la statue elle s'accroupit légèrement avant de prendre la parole.

"Hey there.. little one, don't worry. I won't eat you.. actually it would be more accurate if it was you who wanted to eat me but.. we'll avoid this, right ?"

• Cet animal ne lui faisait plus réellement peur même si elle faisait encore preuve de prudence. Vu ses agissement elle se demandait même si il ne s'agissait pas d'un chien plutôt qu'un loup. Avait-il un collier d'ailleurs ? "Quelle idiote!" Pensa-t-elle, elle n'avait même pas penser à vérifier si il en avait un.. Lâchant un léger soupire elle repris alors.

"Come on, please show yourself bud'. I swear I won't wound you."

La statue à l'effigie de Fenrir, le loup nordique dévoreur des mondes, était sa seule protection contre cette intruse. Là où la statue avait la tête haute, les pattes droites, la queue dressée en panache et le port confiant, Kaos s'était ratatiné sur lui-même et s'était immobilisé derrière, cherchant à disparaître entre les postérieurs soigneusement sculptés de son gardien de pierre.

L'odeur du sang le suivit et un tremblement agita sa croupe de nervosité en entendant les pas de l'autre se rapprocher de sa cachette. Il lui aurait fallu moins d'une seconde pour cligner en humain, enfoncer sa main dans sa poche, sortir son téléphone et speed-dial l'Agence pour un problème, mais de piler ainsi sur son ego lui fit serrer les dents ensemble et tenir sa langue.

— Hey there.. little one, don't worry.

La voix se faisait douce et calme, rassurante, mais dans une ville où une petite fille pouvait devenir votre pire cauchemar on ne la faisait pas, à lui.

— I won't eat you... actually it would be more accurate if it was you who wanted to eat me but.. we'll avoid this, right ?
— --!
Son souffle s'affola de sa bouche, piqué au vif.

— Come on, please show yourself bud'. I swear I won't wound you.
Caché derrière son Fenrir, il consentit toutefois à pointer le museau, les babines tremblottantes sur un sourire de soumission qui tira tout ses traits vers l'arrière.

— Voo... un couinement d'abord, mais en prenant de l'ampleur on put tout de suite entendre la formulation de mots intelligibles :

V-vous êtes en traction de la loi ! sa voix se brisa en fin de phrase, on l'entendit déglutir. P-personne n'a le droit de se trouver ici après l'heure de la fermeture ! À moins de faire partie de l'équipe de ménage ou de la sécurité! Ou ou d'être le propriétaire-- et vous n'êtes pas la propriétaire ???

Dans sa frayeur, il ne prit même pas en considération la possibilité que cette intruse ne parlait même pas français.

• Un bout de museau se profila alors derrière la statue, la jeune femme eu un léger sourire, satisfaite. Elle voulu alors vérifier si il avait un collier mais la statue et l'obscurité lui cachait la vision sur la nuque de l'animal ce qui l'exaspérait un peu.

• L'animal se mis à couiner et la jeune femme eu un rapide changement d'émotion. "Oh non qu'est ce qu'il fait ?? Il va pas hurler ?? Il va pas hurler hein??" Elle commençait légèrement à paniquer à l'intérieur d'elle même. Ne comprenant pas si le couinement montrait de la peur, de l.. Vous.. VOUS. Un MOT.

• Elle eu alors un visage extrêmement surpris, reculant précipitamment de sa position assise. Elle bascula en arrière dans ce mouvement et eu juste le temps de se retenir avec les mains pour finir seulement en position assise et non allongée sur le dos. Elle était sans voix et.. ... Ça.. C'était pas un loup.. C'était pas un chien.. Elle réussis seulement à parler au bout de quelques secondes.

"Y.. You are not.. an.. animal ?.. You are an incarnation ?"

• Dit-elle, plus pour elle même et surtout plus pour son stress que pour une réponse, n'ayant pas compris les paroles en français prononcées par le.. "loup".

— Y.. You are not.. an.. animal ?.. You are an incarnation ?

Kaias sortit de sa cachette, cligna, révélant à l'intruse la forme d'un concierge rabougri aux cheveux longs, raides et ondulés attachés à la va-vite derrière la tête, vêtu d'un manteau de travail par-dessus une veste rouge rembourrée qui dépassait - comble de la crédibilité.

Plus particulièrement, le concierge rabougri avait les mains dans ses poches et les épaules tendues, la tête rentrée entre, s’emmitouflant dans le col en coton de sa veste. Il posa le pied au sol (une vieille espadrille sans lacets, slip-on et le genre qui se portaient l'été plutôt que l'hiver) et tentant de faire comprendre l'urgence dans son message :

— Iou...   art inne directe traction offre de là !!! Ail canne escorte iou tout de...     sortie... um, escorte iou tout de existe, mais iffe iou résiste, je âme cale la Police !

Ses sourcils broussailleux se froncèrent sur son visage, et il observa avec minutie l'expression faciale de l'étrangère afin de repérer le moindre signe, ou tic, qui la rendait une ennemie.
Son pied hésita, on put voir ses jambes déjà se ramollir, et son visage se plisser et se tendre de méfiance.

—      Ogkay...?

• Le loup qui parle s'avança alors vers elle, qui était toujours en position assise, se s'étant pas encore relevée. Puis en un instant le loup sembla se changer, devenant d'une seconde à la suivante une créature sur deux pattes dotée de vêtements. Des cheveux longs et épais, deux yeux bleu-gris ainsi qu'un grand manteau. Il lui fallut encore quelque secondes de surprise avant qu'elle ne réagisse. Elle éclata alors d'un rire, se laissant un peu plus tomber au sol sans toujours s'allonger. Ce n'était pas un rire sarcastique ou jaune comme la majorité des gens faisait dans cette ville. Non c'était un rire sincère, cristallin, la jeune femme était amusée par cette situation. Il devait y avoir plusieurs milliers d'habitants dans cette foutu ville et il fallait qu'elle tombe sur un loup blanc qui se change en humain -ou un humain qui se change ou loup blanc ?-.

• Cependant elle se repris, ayant tout de même eu la sympathie de l'écouter dans ses paroles. Appeler la police ? Non ça irais, elle s'en passerais volontiers!.. Elle regarda alors vers son interlocuteur pour lui répondre après un léger sourire.

"Okay."

• Puis une seconde de silence -assez longue- passa et la jeune femme fini par avoir un sourire un peu plus gênée avant de tendre une main vers l'homme avant de demander.

"Hmm.. Would you mind if I ask you to help me getting up ?"

• En effet le rire de tout à l'heure lui avait un peu fait mal aux côtes et elle n'avait plus vraiment le courage de se lever par elle même.

Le rire, quoique soulageant pour elle, fit aussitôt se raidir l'homme de mécontentement, se sentant tout de suite idiot devant sa façon mal-habile de régler la situation. Il se sentit idiot, mais pas fou - car un rire même de soulagement pouvait cacher une nouvelle arme, et peut-être il s'agissait d'un de ces rires dérisoires que les super-vilains barrissaient avant de se ruer sur le protagoniste. Ce qui lui fit réfléchir sérieusement.

Était-il un protagoniste...?

« Okay. »
— Okay... il répéta, retirant une main de sa poche pour se gratter la nuque, tout en réfléchissant à la suite du programme. Car maintenant qu'il avait réussi à créer une entente, il allait devoir la remplir, en la menant lui-même à l’accueil. Avant, il devrait revenir sur ses pas pour aller chercher son balais.

Il fit donc mine de tourner ses yeux - encore reluisants sous la lueur de la lune, trahissant sa double existence - au delà de cette nouvelle comparse, à la recherche de son balais sur le chemin, avant de se faire interrompre par une main qu'on lui tendit.

Ils étaient à une distance respectable, quelques mètres au moins.
— Hmm.. Would you mind if I ask you to help me getting up ?
— N-non, il s'opposa tout de suite, ramenant sa main vers lui dans un réflexe presque défensif, une lueur inquiète passant dans sa face. Il ne se rendit même pas compte de son autre main qui était sortie pour se masser inconsciemment le poignet, se gardant fermé, serré et réservé à lui-même.

— J'veux dire...

Mais un geste de telle mauvaise foi le fit grommeler contre lui-même, on put voir son regard se lever au ciel dans un nouvel élan d'exaspération personnelle et il cligna à nouveau, quadrupède trottinant vers la femme au sol qu'il aida à se redresser d'une poussée de la truffe dans ses hanches, et d'une hissée de l'épaule à ses cuisses.

— Hufffff... debout...! um... "guêtre hop". Le contact le dérangeait mais il se devait d'être charitable avec cette étrangère, qui avait fait l'effort de vouloir le comprendre et accepter ses demandes. Autant y mettre du sien en retour...

• "Non" tel fut le mot qu'on lui répondit. Elle ne le compris bien sur aucunement mais ce dernier lui faisait penser à "No". L'homme semblait hésité et bientôt se transforma à nouveau en loup avant de s'élancer à coté d'elle. Attends.. il venait de se transformer en loup et de s'élancer vers elle ? La jeune femme eu un soubresaut s'écartant légèrement -tant qu'elle put en étant presque sur le dos- sur le coté. S'était-elle trompée sur lui ? Était-il agressif ?

• Cependant le quadrupède se mis alors à la pousser en l'encourageant dans un accent assez drôle à se lever. L'inquiétude précédente de la jeune femme fondit alors très rapidement et elle força un peu sur ses appuis pour se redresser. Elle secoua légèrement la tête et s’épousseta rapidement les vêtements une fois debout. Une fois cela fait elle redressa le regard vers l'homme.

"Thanks. My name's Kassandre and.. I'm sorry if I scared you. And you, who are you ? You work here ?"

• Demanda-t-elle avec un léger sourire, se mettant à le suivre si il commençait à bouger ou restant proche si il choisissait d'attendre un peu ici.

Elle put se lever sans accroc et il s'épousseta les bras après quoi, se distançant de quelques pas histoire de bien pouvoir enfoncer ses mains au chaud des les poches de sa veste, sous son manteau.

La distance lui permit aussi de la contourner, se mettant déjà en route en s'éloignant de son Protecteur en Pierre (l'ombre de la statue était projetée assez loin pour pouvoir découper toutes les formes de sa tête dans la fourchette du chemin, de son museau à la plus fine de ses canines) pour plutôt rebrousser chemin vers son pauvre balais abandonné plus loin.

Sa nouvelle comparse lui jeta un regard, qui le fit presque sursauter, hésitant à relever sa capuche pour éviter le sentiment de se faire ainsi ouvertement scruter.

— Thanks. My name's is Kassandre and.. I'm sorry if I scared you.
— Ça va, il fit, laconique, marchant d'un pas un peu plus rapide en voulant retrouver son outil de travail le plus vite possible. Il s'agissait toute de même de la propriété de l'Agence Bad Stories, et il aurait sans doute des ennuis si le manche s'était cassé ou si les marques de dents dedans étaient trop profondes et visibles... Kassandre emboîta son pas, le suivant avec le sourire, à mille lieue de la torture émotionnelle de cet honnête citoyen devant elle.

— And you, who are you ? You work here ?
— Kaias Holster. Je travaille pas vraiment ici. Ail doux note wok 'ire vraiment... Ail âme ... et il parut s'embourber dans ses mots, grimaçant d'incertitude: Ail âme engagé?... envoyé? Sente, tout um, différentes places. Pour faire le ménage. Pour-- tout (et dans un accent anglais sans faute) Clean and Serve, en gros.

Et il lui suffit de longer le chemin bordé par l'enclos des licornes endormies pour retrouver son pauvre petit balais abandonné au sol, rendu froid sous l'air d'hiver. Encore heureux qu'il portait des gants. Plutôt que de plier les genoux, il s'entêta à courber le dos et ramassa son outil du sol, le mettant sur une épaule - comme un militaire de son fusil.

— La dernière fois... De lasse thym ail wok'ed a-l'eau-ne, j'me suis fait attaqué.
Retentant:
Ail oie attaque. Il se racla la gorge, puisque sa gorge devenait sèche - un tel effort social tirait du miracle de sa part, et certainement une nuit de pleine lune, et sans travailleur social pour l'aiguiller dans la bonne direction. Il s'humecta les lèvres par humidité (le regretterait plus tard lorsque l'air froid les ferait se gercer) :

— Vous, Kassandre (il voulait établir un rapport), vous doux in ouate ire? Parce-cause, j'ai dit que c'était pas légal, tu vois... Illégal ?

• L'Amarok se mis à le suivre, amusée par l'accent du jeune homme. Elle devait d'ailleurs se retenir tant qu'elle pouvait de rire derrière lui gardant juste un sourire qui semblait sincère. De ce qu'elle avait compris -et interprété- son interlocuteur s'appelait Kaias et travaillais ici en tant que concierge.. Il n'avait donc pas mangé le concierge, c'était lui le concierge! Kassandre eu un rapide rire à cet révélation se sentant un peu idiote de ne pas y avoir penser plus tôt.

• Elle le laissa alors un peu vaguer à ses occupations, le suivant mais allant s'accouder près d'une barrière quand Kaias semblait rester dans le même coin à chercher quelque chose -surement son balais se dit-elle.-. Elle entendit néanmoins que pendant une de ses veilles il avait été attaqué, écoutant un à ce moment mais il ne développa pas d'avantage donc Kassandre se remis à son observation de l'enclos. Et qu'elle observations... Des LICORNES. Ce genre de créature qu'elle connaissait des livres de contes que lui lisait son père il y a plus d'une dizaine d'année.. La jeune femme baissa alors les yeux alors que le concierge repris ses questions. Elle pris un petit instant pour répondre avant de prendre une grande inspiration puis de le faire.

"Well.. I was just.. walking around. Sorry to disturb you in your work.."

• Elle eu un léger soupire avant de continuer.

"This place is beautiful tho! Too bad that I discover it when I have to leave.."

• Puis une idée germa dans son esprit et elle se retourna, semblant joyeuse.

"Hey, I just had an idea! Well.. I'll leave tonight but.. would you mind to.. make me visit this zoo one day ?"

• Demanda-t-elle à Kaias en souriant, il lui semblait sympathique. Peut être accepterait-il ?

— Well... I was just... walking around. Sorry to disturb you in your work...
— Ça va, il fit à nouveau, écartant tout sentiment de culpabilité que pouvait ressentir Kassandre. Il tapota le manche de son balais sur le creux de son épaule, où il l'y avait appuyé, avant de prendre le pas. Il aurait au moins la décence de la raccompagner à l'entrée du parc.

En longeant l'enclos des licornes, ils déboucheraient sur la foire alimentaire, et après quoi un tournant et une ligne droite jusqu'au carrelage de pierres et les double portes de l'entrée du Parc. Il se rappelait avoir vaguement entendu qu'un gardien s'occuperait de tout verrouiller - mais clairement ce-dernier coupait les coins ronds puisqu'une parfaite étrangère avait réussie à se perdre ici, et sans la moindre raison.

— This place is beautiful tho! Too bad that I discover it when I have to leave...

Kaos aurait bien voulu tenter une nouvelle lignée de mots inintelligibles dans un accent incompréhensible, mais renonça, plongeant plutôt son autre main dans la poche de sa veste-sous-manteau, pour en sortir son cellulaire - éclairant son visage de la faible lueur de l'écran. Peut-être qu'il pouvait trouver une application qui lui permettrait de traduire ...

À voix haute:
— C'est pas grave,
— « It is not serious »-- mais fut interrompu par Kassandre et ses projets:

— Hey, I just had an idea! Well.. I'll leave tonight but.. would you mind to.. make me visit this zoo one day ?
Le sourire le pris surtout de court, dardant son regard sur le côté avant de la regarder très franchement.
— Uh.
— « Uh. »

Et le sourire qu'il voulut lui renvoyer grimaça d'incertitude et de malaise.
— C'est à dire que
— « Ie that »
— Iyé datte??
— « à savoir que »
— Je sais ce que j'ai dit !
— « I know what I said »
— MAIS
— « MORE »
— ???? MAIS TU FAIS CHIER
— « BUT YOU MAKE SHIT »

Belle soirée en perspective.

• La jeune femme avait toujours son attention portée sur Kaias, attendant une réponse. A la place ce dernier sortit un téléphone et sembla chercher quelque chose dessus, Kassandre leva un sourcil et pencha légèrement la tête, intriguée alors qu'elle était toujours appuyée contre la barrière.

• Il se mis alors à parler dans la langue qu'elle ne comprenait pas et son téléphone se mis à.. traduire ce qu'il disait. Enfin.. elle eu un petit sourire car les traductions même étaient incompréhensibles. Le ton de l'homme s'éleva alors qu'il s'énervait contre son cellulaire et avec les réponses qui se suivaient cette situation ressemblait vraiment à une dispute un peu.. spéciale.

• Kassandre rapporta un de ses poings devant sa bouche pour camoufler un léger rire nerveux, cette situation était très drôle. Elle pris quelques instants pour se calmer et ramena ses bras le long de son corps, elle regarda vers le sol, semblant un peu plus sérieuse. Cela n'arrivait pas souvent mais aujourd'hui, aujourd'hui elle était heureuse d'avoir rencontrer quelqu'un de nouveau. Elle releva alors le regard dans un soupire avant de s'approcher de Kaias.

"Hey.. it's ok. If you want to say no, you can."

• Tenta-t'elle de lui faire quitter sa colère contre son cellulaire alors que ce dernier ne se fit pas tarder pour tenter de traduire -maladroitement- l'Amarok : "Baie, cela est correct si tu veux dire oui, vous pouvoir.". La jeune femme s'arrêta alors devant lui, attendant patiemment sa réponse.

Et plus il haussait le ton plus ses joues rosissaient, plus Kassandre riait et bientôt il sentit son visage lui brûler d'embarras, sa grimace se décomposant dans un évident malaise. Google Traduction n'était pas aussi à la fine-pointe qu'il semblait le prétendre...

Après un soupir, Kassandre s'approcha de quelques pas dans son espace pour tenter de le rassurer:
— Hey.. it's ok. Quelle humiliation. If you want to say no, you can.
Mais avant même d'avoir le temps de glisser un mot pour se défendre, Google Traduction renchérit :

— « Baie, cela est correct si tu veux dire oui, vous pouvoir. »

et il s'arrêta de marcher aussi, aplatissant un main sur sa face et cherchant à se cacher derrière ses trop longues mèches de cheveux qui échappaient à l'élastique derrière sa tête, sortant son autre main de ses poches pour tenter de les chasser par le côté.

— ...C'est vraiment pas facile de communiquer comme ça, mec.
— « It's really not easy to communicate like this guy »

— Je voulais dire que je travaille pas ici.
— « I meant that I not work here » Putain-- « Whore-- »
Il perdit patience, affaissant ses épaules vers l'arrière et levant le nez sur un lourd soupir, et écarta sa main de son visage pour lentement élaborer et articuler ses pensées à cette machine erronée:

— Je   ne   travaille   pas   ici.
— « ..... - I   do   not   work   here. »
Il sembla retrouver sa contenance. Plus naturel:

— Je peux pas promettre une sortie.
— « I can not promise an output. »
— Ok--  je peux pas promettre de sortir?
— « I can not promise to get out ? »
— _voilà Avec toi.
— « With you. »

Sa main retrouva sa nuque, qu'il se massa.
— Je suis juste un..
« I'm just a »

« un concierge. »
« a janitor. »

Il acheva d'un souffle.

• La jeune femme essayait avec beaucoup de difficulté de décoder ce que voulait lui dire l'homme. Entre le traducteur, le ton de la voix, la ponctuation et les émotions utilisées les informations ne manquaient pas. Pourtant cela était loin d'être simple de franchir la barrière de la langue. Elle comprenait l'essentiel du message mais tout le reste lui restait malheureusement obsc.. Elle arqua un sourcil et eu un léger rictus surpris, venait-il de l'appeler "guy" ?
Elle ne comprenait décidément Kaias qu'à moitié et ce n'était pas tout le temps la bonne moi..

"Whore ??"

• "Prostitué" - Traduisit comme toujours le service de Google alors que l'amarok avait légèrement hausser le ton. Pensant qu'il s'agissait d'une énième erreur mais ayant quelques doutes. Le ton plus reposé qui suivit de la part de l'homme eu tout de même l'effet de la calmer un peu. Elle écouta alors attentivement le traducteur, reprenant une attitude moins surprise et sur ses gardes.

"Ok. I can understand that, too bad though.."

• Répondit-elle un peu déçu par la réponse de Kaias alors qu'elle avait le regard légèrement fuyant dorénavant, ne sachant plus vraiment quoi dire et ni si elle ne devrais pas décamper d'ici sans aux revoirs.

Un frisson de dégoût fit trembler la chair de son dos, en dessous de ses couches de vêtements, et son expression prit une teinte plus sombre lorsque sa comparse fuit son regard.
— Ok. Pas ok. I can understand that. Impossible qu'elle comprenne. Too bad though...

Le balais appuyé sur la poitrine - il l'avait maintenu debout pendant qu'il se débattait avec ses cheveux et son téléphone, Kaos rentra son téléphone dans la poche de sa veste, sous son manteau, retrouvant ses deux mains libres et gantées pour les passer de chaque côté de sa tête, défaire sa queue de cheval, reprendre l'élastique entre ses gros doigts usés et tenter de ramasser le plus de mèches possibles avant de nouer le tout.

L'élastique en bouche, les deux mains dans ses cheveux:
— Désolé...

Il manqua quelques follicules mais au moins put s'épargner le toupet trop long et ébouriffé devant ses yeux. On entendit l'élastique claquer comme il acheva un troisième tour - tenant sa crinière serrée.

Et maintenant qu'il avait les mains libres, il retrouva son téléphone de sa poche, et le sortit, peut-être avec un message d'espoir:

— Um, Par contre,
— « ...On the other hand, »

— J'ai promis de t'raccompagner à l'entrée.
— « ...I promised to take you home at the entrance. »

La tentative de traduction lui redonna le sourire, sentant la rougeur de ses joues descendre graduellement, retrouver un rosé "frisquet" plutôt qu'un rouge "malaise grandissant".

— Eh, il haussa les épaules, cherchant à ne pas trop s'en faire après s'être humilié de la sorte, sortant l'autre main pour se saisir du manche de son balais.

j'veux dire, C'est presque ça!
— ..... « It's almost that! »

Il s'avança d'un pas, le téléphone sorti et une poigne ferme sur son balais, tournant d'yeux un peu fuyants vers Kassandre.
— Alors, tu viens ?
— « So you're coming? »

• L'espression de l'homme s'assombris, il semblais avoir remarqué le malaise de Kassandre, alors qu'il détachait ses cheveux pour mieux les rattacher par la suite. Un mot sorti de sa bouche mais ne fut pas traduit, la jeune femme n'arriva donc pas à le comprendre. Mais le ton utilisé par Kaias était assez agréable donc elle pris pour acquis que c'était quelque chose de bien. Puis, ayant réussis à se rattacher les cheveux et ayant les mains libres, il recommença à essayer de communiquer par traductions. Apparemment les traductions semblaient exactes cette fois car au fur et à mesure qu'elles avançaient gagna en assurance et ses rougissements s'atténuaient. L'homme lui demanda alors si elle allait continuer à la suivre et Kassandre hôcha la tête.

".. Ui."

• Dit-elle ayant eu le temps avec toutes ces paroles d'analyser la langue utilisée par Kaias comme du français. Elle connaissant très peu de mot de la langue de Molière mais "Oui" en faisait partie.. enfin.. quand elle réussissait à la prononcer! Souriante à nouveau, elle le suivit sans faire d'histoire.