Le jeune arrêta brutalement l'eau en entendant -et ressentant- une vibration sourde et mate. Une chute. Il resta aux abois un moment puis rouvrit l'eau avec moins de force et acheva sa toilette en relevant souvent la tête pour continuer de faire le guet. Peut-être le Phantom les avait-il suivi, paisiblement. Peut-être était-il entré. Peut-être avait-il neutralisé les autres. Peut-être était-il juste là, derrière la porte, à attendre Cornell. A patienter pour sa moindre erreur.
Le lycanthrope s'ébroua, faisant voleter quelques fines gouttelettes d'eau dans la pièce; il psychotait, voilà ce que donnait d'apprécier autant le cinéma d'horreur. Il nettoya autant qu'il le put son bazar, piétina un peu et se roula en boule à même le sol, cherchant calme, chaleur et réconfort dans sa propre fourrure. Sensation qui vola en éclat lorsqu'un cri étranglé - de peur ? - étouffé atteint ses oreilles, lui arrachant un hoquet. Il bondit sur ses pattes, s'attendant à voir un monstre - peut-être même cette folle ! - ouvrir la porte d'un instant à autre. Il accrocha son propre reflet du coin de l’œil. Tout ce qu'il vit fut une sorte de coyote humanoïde (ça ne ressemblait même plus à un loup), hirsute, hérissé, terrifié, les épaules soulevées par son souffle raccourci, aux yeux hagards. Le reflet, cependant, ne montrait pas qu'il sentait ses entrailles se tordre, ni sa gorge s'assécher.

L'image pitoyable le distrait, son pelage retomba lentement, ses épaules se détendirent. Ce n'était plus possible. Il ne pouvait plus vivre ainsi, la peur toujours au ventre, à sursauter pour un rien, à ramper sous le regard des autres en espérant être intégré. Pourtant ... pourtant, à une époque, il avait vécu libre. En Roumanie, au pays natal, au pays de ses ancêtres, au pays de ses rêves. Sa race, une ou des meutes vivaient là-bas, librement, selon les tradition, selon ce que leur instinct leur dictait.
Mais lui - eux même - on l'avait déraciné sans lui demander son avis, on l'avait forcé à quitter son paradis enfant pour une société qui le recrachait et lui crachait au visage en permanence. Ses poings se serrèrent. Il devait partir. Partir, fuir cet enfer et retrouver son paradis, sa terre promise.

Il agrippa ses affaires, déverrouilla la porte, l'ouvrit ... Personne. Tant mieux. Il traversa la grand rez-de-chaussée mais s'arrêta main sur la poignée. Et s'il avait besoin d'argent au passage ? Il avait le Bluestrike pour passer certains points critiques, mais ça ne serait pas suffisant. Et ce n'était pas ses 50 pauvres Ponces qui allaient l'aider. Il revint sur ses pas, se calma. Vitesse, mais pas précipitation. Il ouvrit quelques placards et tiroirs sans bruit - l'expérience des midnight snack - fouillant à l'instinct pour les objets de valeur facilement transportables. Un éclat frappa ses rétines. Des bijoux abandonnés là, qu'il enfourna sans honte dans une poche plus réduite de son sac. A force de chercher, il réunit un butin qui lui sembla suffisant et partit sans attendre, refermant la porte en faisant le moins de bruit possible. Il fit quelques pas en trottinant puis se sentit brusquement prit d'un sentiment de panique qui le jeta à quatre pattes, détalant à longues foulées.

La porte du Walk-in s'ouvrit, et c'est un Diable vêtu en tenue d'humain qui en sortit, délaissant derrière une sirène inconsciente, reposant sur le dos dans un océan de ceinture de cuir et boucles de métal, ses cheveux entremêlés et en bataille - vaincue.

Le pied dansant, ce qui n'était au début qu'un petit rythme dans sa tête gagnait en volume, et bientôt ses cordes vocales se mirent à humer un air de plus en plus clair, et limpide, jusqu'à ce que ses lèvres ne s'entrouvrent sur des paroles:

Cuz I'm in the zone (il descendit les escaliers de l'étage) turn off my phone (sortit son cellulaire de sa poche, monta les escaliers pour attraper son manteau à la volée sur le comptoir)
I've got my own agendahh ~

Et se chaussa les pieds, renvoyant son manteau par-dessus son épaule.
« IIiii feel like dancing tonight! ~♪ (ouvrit la porte à l'entrée, et sortit)
I'm gon na par ty like it's my ci vil right! ♫ »
Il n'avait même pas remarqué les tiroirs ouverts, ou la porte de la salle de bain, ou l'absence de Cornell dans la maison, ou le cambriolage qui avait eu lieu.

Il baissa les yeux sur son cellulaire, cette après-soirée l'ayant rendu suffisamment lucide pour écrire, et sans faute:

SICK of sushi rn

@beachhouse if U wanna fill in

I'M goin dancin <3
^{today 00:48}

Les premières nuits d'hiver n'étaient pas pour effrayer les habitants de Sweetdreams qui avaient encore à redonner, possédant encore l'incandescence d'une énergie inépuisable, malgré le froid qui s'installait à même son centre. Les musiciens poursuivaient leurs mélodies, faisant cracher le son de leurs instruments et dansant sur un rythme entraînant tout en invitant l'ensemble des passants à se joindre à eux. Roy contourna justement un groupe qui venait de se faire tirer par les bras pour rentrer dans le flash mob qui se produisait sur le boulevard principal avec pour seul éclairage de scène la lune et les multiples néons et écrans illuminés du Centre-Ville. Le renard ne put toutefois pas s'empêcher de pivoter sur un pied, remuant les hanches et dodelina la tête sur la mélodie—tout en évitant l'attroupement de touristes et d'habitants—son repas pour emporter reposant dans le creux d'une de ses paumes. La cuisine de rue demeurait, également, bien vivante, les plats chauds sortant à une vitesse sans limite, offrant même un spectacle d'adresse sans oublier un large sourire sur le visage comme accueil. Les cuisines étaient ouvertes à tous, fêtant la venue du mois de Décembre et bien heureux de réchauffer les cœurs en ce soir hivernale. Le kitsune exécuta un demi-tour sur lui-même esquivant cette fois un jeune couple qui se taillada une place pour rejoindre le flash mob. Roy leur accorda un simple regard de biais, amusé, pour ensuite glisser deux minces baguettes en bois entre son pouce et son index tout en ouvrant le récipient en carton qui renfermait un nid de nouilles sautées. Cette fois, il évita une troupe d'artiste en tout genre, quelques jongleurs, voir même un mime et un magicien de rue. Roy afficha un fin sourire narquois, courbant la nuque pour se servir une bonne bouchée de restauration rapide de rue pour ensuite se faufiler derrière les passants afin d'apprécier le numéro—ou plutôt en juger.

Le magicien sortit un paquet de cartes de ses poches, l'extirpant en longueur dans un mouvement large tout en mélangeant l'ensemble du jeu dans une prestation digne de soi, attirant déjà un peu plus de foule autour de lui. Roy joua des coudes et des épaules pour se déplacer un peu plus sur le côté tandis que l'usurpateur énonça les directives quant au tour de cartes qu'il s'apprêtait à faire. Une fois de plus, les cartes volèrent dans les airs, s'arrachant des mains de l'artiste comme si la gravité n'avait aucun pouvoir sur elles. Il ouvrit grand les bras pour laisser l'ensemble du paquet traverser de part et d'autre ses paumes. Puis, retournant les mains, il renvoya et mélangea, une fois de plus, le jeu dans un mouvement vertical par rapport au sol, soulevant les cartes pour les laisser retomber entre ses doigts dans une imitation de cascade. Remuant les épaules, bondissant sur ses pieds et débordant d'énergie, le magicien tendit ensuite le paquet de carte en éventail à la foule, un de ses représentants en première ligne s'emparant de l'une d'elle qu'il montra ensuite au restant du groupe, le cachant aux yeux de l'artiste qui écarta même la tête pour ajouter du dramatique à sa prestation. Roy eut un rictus, jetant son dévolu sur le repas de nouilles sautées qu'il avait encore entre les mains, accordant peu d'attention à l'ensemble du jeu qui se déroulait sous ses yeux azurs. Le spectacle se poursuivit, le jeune homme replia l'éventail dans une main pour ensuite la tendre et laisser l'ensemble des cartes se glisser sur son avant-bras, face couchée. Il replia ensuite ses doigts, rapprochant ceux de son autre main afin de ramener les cartes à l'unisson dans le creux de sa paume, puis reprit la manœuvre en ressort, laissant le jeu retomber avec vitesse d'une main à l'autre. Néanmoins, le magicien perdit la maîtrise de son tour, les cartes se retrouvant propulser de tous les côtés. Puisant dans ses réflexes, Roy laissa retomber ses baguettes dans le plat de carton évasé, pour faire un pas devant, se pencher brièvement sur un pied et s'emparer d'une carte entre son index et son majeur avant que celle-ci n'atteigne le sol. Tout en se redressant, offrant son profil à la foule—qui resta estomaquée du revirement du numéro—il retourna, d'un mouvement habile des doigts, la carte pour en dévoiler la face. Le kitsune n'accorda cependant pas un regard à l'attroupement de spectateurs, mais darda plutôt ses prunelles azurées sur le magicien. Il haussa un épaule, un fin sourire en coin sur le visage, les paupières à demi closes sur un regard luisant d'arrogance.

- Congratulations. That's the card.

Fit Roy—et tôt suivit des acclamations, quelque peu perplexes, du petit groupe—avant de faire planer, dans un mouvement du poignet, la dites carte vers son propriétaire qui ne put la rattraper, malgré quelques battements de bras dans les airs, la laissant s'écraser à son torse. Le Maître du Black Market tourna les talons, reprenant ses baguettes en main au moment même où son cellulaire vibra dans la poche de son jean. Il fronça les sourcils, s'engageant sur le boulevard principal afin de prendre les rues de sorties du Centre-Ville. Une deuxième vibration, puis la troisième lui fit reposer ses baguettes de bois tandis qu'il avalait une bouchée. Roy plongea une de ses paumes à travers les fibres de son pantalon, ressortant l'appareil rectangulaire qu'il porta à ses yeux azurs. Un fin sourire en coin s'afficha sur ses lèvres en apercevant le contact qui s'affichait sur l'écran verrouillé—sans pour autant révéler le contenu de son message. Coinçant le récipient de son souper pour emporter entre sa joue et son épaule, le renard porta son index à l'écran pour l'ouvrir et dévoiler le SMS que venait de lui envoyer Gunthaer.


Fun

SICK of sushi rn

@beachhouse if U wanna fill in

I'M goin dancin <3
^{today 00:48}


just when I was thinkin that
thai food has a lack in fish

have fun grappin some booty ~
^{today 00:58}

Il appuya sur le bouton de verrou de l'appareil puis reprit sa marche, sur sa prestance habituelle, retournant son cellulaire, dans son élan, dans la poche de son jean. Passant près d'une poubelle, il y envoya son restant de repas thaïlandais, prenant la direction de son nouvel objectif de la soirée.


****

À sa grande surprise, ce n'était pas un grand et large portail fermé sur un système de sécurité très sophistiqué auquel il fit face, mais bien à un grillage complètement ouvert, laissant le droit à quiconque de pénétrer sur le territoire de la créature des mers. Roy haussa bien haut ses sourcils, dévisageant à gauche puis à droite le grillage ainsi que l'ensemble du terrain, pivotant parfois sur lui-même, dans une certaine incrédulité avant de vainement hausser les épaules sur un large sourire amusé et surtout dans toute sa nonchalance. Il posa une main sur le grillage, le repoussant un peu plus pour ensuite s'engager sur le chemin pavé qui menait directement à la somptueuse maison d'Alexa—au moins, cette fois, il n'avait pas eu besoin d'y rentrer par effraction.

Aucune difficulté de plus ne se dressa sur son trajet, la porte d'entrée ayant également été oublié, prête à accueillir quiconque. Passant le cadre de porte, Roy emporta celle-ci dans le même mouvement, paume sur la poignée, afin de la refermer—après tout on était en hiver. Il reposa son poids sur une jambe, poussant un soupir en faisant face aux escaliers qui menaient à l'étage, mais également à un grand vide, la maison manquant atrocement de vie. Le kitsune fronça les sourcils, passant machinalement une main dans ses mèches blondes pour les redresser comme il déboutonna son manteau pour glisser ensuite les bras, un à un hors des manches. Se débarrassant gracieusement de ses bottes, qu'il laissa choir au fils de ses pas, il se dirigea vers l'escalier et le monta. Dans son élan, il laissa reposer son manteau sur la rampe, grimpant les marches unes à unes sur un pas las. La chambre d'Alexa semblait être le meilleur endroit pour commencer à chercher—après tout, c'était l'incube qui lui avait envoyé un message texte. Tournant le coin, Roy tomba immédiatement sur les portes du grand placard walk in qui étaient demeurées ouvertes à leur tour—visiblement c'était bien trop facile cette histoire de sushi. Il n'eut ensuite aucun mal à trouver le corps échoué d'Alexa sur le sol de sa propre garde-robe. Roy haussa un sourcil, regagnant un peu plus d'intérêt en entrant dans la pièce pour aller rejoindre sa sirène. Il profita du petit banc rembourré pour s'y assoir, repoussant simplement du bout du pied les multiples ceintures qui reposaient au sol de façon désordonnée. Il fallait être vraiment naïf pour ne pas comprendre la scène du crime, en plus que la victime se voyait à moitié couverte, son cou sertie d'un tout nouveau collier. Roy leva les yeux au ciel, lançant une brève oeillade à Alexa qui était encore inconsciente sur le plancher puis il se laissa retomber vers l'arrière, posant une main derrière son dos, sur le pouf, puis sortant son cellulaire de la poche de son jean de l'autre. Il fit glisser son pouce du bas vers le haut de l'écran, activant la fonction de l'appareil photo pour ainsi immortaliser sa sirène et son nouveau design.


Fun

SICK of sushi rn

@beachhouse if U wanna fill in

I'M goin dancin <3
^{today 00:48}


just when I was thinkin that
thai food has a lack in fish

have fun grappin some booty ~
^{today 00:58}


(Insert a lovely siren picture here)

thanks for the sushi <3
^{today 01:20}

Tapant du pied sur le plancher de bois du placard, dans tout son débordement d'énergie et peut-être dans un brin d'impatience, Roy fit défiler les photo qu'il gardait dans la pellicule de son téléphone cellulaire. Il daigna remettre un tant soi peu de son attention sur la sirène qui baignait dans ses propres lattes de plancher lorsque celle-ci toussota avec faiblesse, reprenant tout doucement conscience. Roy haussa un sourcil, l'observant simplement se démener à visiblement rassembler le fils de ses pensées et de ses idées, bien loin de se précipiter sur ses pieds.

Si Alexa porta avec lassitude une de ses paumes à ses yeux, le renard porta la sienne à la poche de son jeans, y laissant couler le téléphone pour se laisser retomber sur ses deux mains derrière son dos, arquant celui-ci dans l'élan de son poids. La grimace qui se dessina sur les lèvres pulpeuses de la jeune femme, fit élargir les commissures des siennes qui se tordirent dans un sourire moqueur comme il retenait ses quelques éclats de rire. C'était bien la première fois, après tout, qu'il pouvait se permettre d'observer Alexa tenter de se remettre d'une soirée des plus arrosées—dans tous les sens du terme. Tapotant avec lourdeur les fibres de sa robe, Alexa la remonta afin de se couvrir, encore bien embrumée de l'effet de son dernier échange avec Gunthaer. Roy se redressa, courbant le dos et roulant des épaules tout en passant délicatement le bout de sa langue sur ses lèvres comme il joint les paumes, les frottant délicatement ensemble afin de contenir tout le plaisir qu'il prenait à simplement la voir s'agiter.

Il releva ses prunelles azurées vers Alexa lorsque, d'un bond, elle essaya de se remettre sur ses pieds, pour y retomber, ayant oublier la ceinture qui serrait ses chevilles. Roy écarquilla les yeux, s'apprêtant déjà à se lever de son siège pour faire taire la panique qui gagna les prunelles aciers de sa sirène, mais celle-ci s'époumona sur un cri de détresse lugubre, troquant rapidement les tons de sa voix pour ceux d'une créature marine. Roy chancela sur ses pieds, plaquant immédiatement ses paumes sur ses oreilles alors qu'il ressentit ses tympans vibrer sur la mélodie catastrophique de la voix de sirène d'Alexa. Bercer par la panique, la jeune femme se tortilla à même le sol, rampant sur ses genoux ou sur ses fesses pour tenter de se sauver de lui. Le kitsune fronça les sourcils, incrédule, se penchant un peu plus vers elle avant de vainement laisser un genoux tomber sur le plancher de bois.

- Arrghh...

Il ferma fortement les paupières, canalisant la douleur des sons stridents qui lui lacérait l'ouïe de part et d'autre.

- For fucksake...

Serrant les mâchoires, Roy eut un mouvement vif, s'emparant avec hargne de la langue de la ceinture qui pendait encore aux chevilles d'Alexa plus pour la ramener à elle que pour la tracter à lui. Rouvrant un œil, il darda d'yeux moqueurs, malgré sa souffrance, à sa sirène, un fin sourire en coin.

- H-Hey... Hey-- ! ...Good mourning Sunshineee ~ ♥